Michel-Edouard Leclerc est le premier influenceur français sur LinkedIn en 2018. Ses publications, fréquentes et engagées, génèrent une multitude d’interactions positives et une excellente notoriété pour sa marque.
Sa façon de gérer son e-réputation offre aux Dirigeants des enseignements fondamentaux. Synthèse et conseils.
MEL, l’exemple parfait d’e-réputation appliquée à un PDG
Vous le remarquerez peut-être en arrivant sur son profil : Michel-Edouard Leclerc a un petit plus. A part être à la tête d’une entreprise au chiffre d’affaires de 37,2 milliards d’euros en 2017, qui emploie plus de 100.000 salariés, bien sûr. Vous noterez en bas à droite de son image de couverture le badge “Influencer”.
Inutile d’espérer postuler : ce statut s’acquiert par invitation. Ce collectif de 500 leaders d’opinion et d’innovation dans le monde est réévalué en permanence par la plateforme. Sans en dire beaucoup sur sa méthode, LinkedIn dit sélectionner “les contributeurs les plus engagés, prolifiques et réfléchis” parmi les membres ayant une expertise pertinente vis-à-vis des attentes de la communauté.
Outre ce premier statut VIP et l’engouement des membres pour ses publications, depuis deux années, Michel-Edouard Leclerc fait partie du club très sélect des “LinkedIn Top Voices” français. Classé 10ème plus grand influenceur en 2017, il est maintenant numéro 1 en 2018 sur ce réseau social, alors qu’il n’est présent sur le réseau que depuis 2 ans. Pourquoi? Comment? Voyons les enseignements que nous pouvons en tirer.
Quand MEL pèse plus que Leclerc
Michel-Edouard Leclerc mise sur l’authenticité avec une photo de profiln simple, et une cover -de mauvaise qualité! – présentant un moment vécu avec ses équipes. Le profil du PDG de Leclerc cultive le minimalisme. On peut à peine suivre son parcours professionnel, et il en dit le moins possible.
Toujours est-il que ce profil quasiment vide contraste avec une activité riche, et c’est là toute la stratégie du PDG, qui lui permet de se différencier. Le contenu est généreux, personnel, engagé, travaillé, quotidien. Et ça marche : quand les publications de la page LinkedIn du magasin peinent à obtenir une centaine de likes et 3 commentaires, celles de Michel-Edouard Leclerc comptabilisent entre 300 et 4.000 likes, et entre 20 et 200 commentaires. Au niveau abonnés, le compte y est aussi. La page obtient 23.500 suiveurs alors que le profil totalise 168.000 abonnés.
Pourquoi? Parce qu’aujourd’hui, les consommateurs sont en crise de confiance vis-à-vis des marques, et que les contenus des profils suscitent beaucoup plus d’adhésion.
Les recettes qui marchent
Si on fait abstraction donc de la présentation du profil, qu’est-ce qui fonctionne dans les publications du PDG de Leclerc? Lui même en est étonné : “Moi qui suis plutôt un homme du papier, je ne pensais pas barboter dans le bain de LinkedIn avec autant d’intérêt et de plaisir!”, explique-t-il dans une publication récente.
MEL nous démontre qu’il n’est nul besoin d’être un geek ou un digital native pour réussir à engager une communauté sur LinkedIn.
On analyse donc ses publications, et on en tire des leçons fondamentales :
- On est sur une sorte de blog : les publications sont longues, elles ont plutôt le format de mini-articles. On reste sur la plateforme tout en les lisant, on n’est pas obligé de cliquer sur un lien pour comprendre. Les publications s’autosuffisent, et on peut dérouler le fil pour en lire plusieurs d’affilée. La lecture est agréable. Cela incite à rester sur le contenu.
- On a des sujets divers et engagés, supports de valeurs : MEL n’hésite pas à communiquer sur de nombreux sujets sociétaux. Le lien est toujours fait avec les projets d’entreprise, ou ses valeurs.
- On a du visuel : chaque publication est accompagnée d’un visuel, et la priorité est donnée aux photos qu’on pourrait avoir faites avec un smartphone, très spontanément.
- On a du spontané : le style d’écriture est simple, et on pourrait croire facilement que chaque publication n’a pris que 5 minutes à être rédigée, dans un train ou à la fin d’une réunion. La grammaire est impeccable, mais le vocabulaire est accessible. MEL utilise un langage dans lequel chacun peut s’identifier, et qu’on l’imagine facilement utiliser à l’oral.
- On a de l’information : MEL n’hésite pas à donner des chiffres, à sortir des citations pour enrichir ses publications.
- On crédite les personnes concernées : les équipes sont mises en valeur dans les publications, et les personnes liées à une réussite sont citées. On peut alors visiter leur profil LinkedIn.
- On entre dans l’intimité de MEL en accédant à un registre émotionnel : MEL évoque régulièrement ses impressions, ses émotions. Il ancre ses publications dans son quotidien et même parfois dans son agenda, parle “d’amis”, n’hésite pas à exposer ses réactions sans les intellectualiser, et utilise de temps à autre les emojis pour transmettre une émotion.
- On a de l’accessibilité : le PDG de Leclerc lit ses abonnés et répond à certains commentaires. “J’essaye de répondre au maximum. Je lis absolument tous les commentaires. C’est important pour moi de vous lire, quels que soient vos horizons, car c’est une façon de prendre le pouls de la communauté, de changer d’angle, d’être confronté à des argumentations inédites…”, indique-t-il dans une publication.
Et vous? Quel serait votre style sur LinkedIn? De nombreuses stratégies existent compte-tenu du positionnement de votre entreprise, de ses valeurs, et de votre façon naturelle de vous exprimer. S’exprimer sur les réseaux sociaux et travailler son personal branding s’apprend.